Les meilleurs moments pour l’entendre et observer les cervidés sont le matin à l’aube et le soir à la tombée de la nuit. Une lampe frontale, des chaussures de marche, une polaire pour la fraîcheur du soir : ainsi équipés, vous êtes parés pour pénétrer la magie de la forêt. Les bois du piémont pyrénéen sont un endroit privilégié pour assister à ce spectacle unique. Prêts pour écouter le brame du cerf ?
Pour profiter au mieux de l’expérience, nous vous conseillons de vous faire accompagner par un guide professionnel qui saura vous amener au plus près des cervidés tout en respectant leur tranquillité et en assurant votre sécurité.
Ici, nous vous racontons notre soirée avec Pierre, notre guide local, fin connaisseur de la nature environnante. Nous partons au crépuscule. La soleil est déjà couché et la pénombre envahit les bois lorsque nous nous mettons en route.
Une approche furtive...
Après quelques kilomètres sur un chemin de terre, nous pénétrons lentement au coeur de la forêt. Les brames résonnent déjà au loin entre les arbres. Des mugissements graves déchirent le silence de la nuit. Même à distance, le spectacle sonore est saisissant. Nous stoppons la voiture pour poursuivre l'approche à pieds, munis de nos frontales. Quelques minutes d’une marche à pas feutrés suffisent pour être au plus près de l'animal. Nous sommes à l'affût, tous nos sens en éveil. Le plus silencieusement possible, nous continuons l'approche à petits pas. Il faut se faire discret afin de ne pas effrayer les cervidés. Nous éteignons les torches, plus personne ne bouge.
Conseils : L’observation impose de rester statique et de passer inaperçu : prévoir des vêtements chauds, sombres et silencieux.
Sur le territoire des cerfs
Nous avons atteint une clairière, le territoire des cerfs. Il est difficile de les apercevoir mais leurs brames intenses se répercutant dans les bois nous signalent leur proximité.
Pierre nous explique que ces sons rauques, à la fois puissants et inquiétants, ont pour but de dissuader leurs congénères de s’approcher des biches. Ce sont de véritables joutes sonores nocturnes qui tournent parfois à l’affrontement physique.
De notre poste d’observation, à une trentaine de mètres, nous distinguons deux mâles en pleine démonstration d’intimidation. Puis soudain, le bruit des bois qui s’entrechoquent. Nous osons à peine respirer, le son donne la chair de poule.
Après une heure d’observation tapis dans les bois, nous redescendons vers l’auberge où nous attend une bonne garbure suivie d’une tarte aux myrtilles. Nous dévorons ce repas qui nous permet de reprendre des forces et de nous remettre de nos émotions. Le brame du cerf est une expérience intense propice aux frissons à faire au moins une fois dans sa vie.